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Du silence et du bruit

Publié le 17 nov 2010 par Stéphane Crête

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• Hommes des bois

Sans vouloir en faire une banale généralité, j'ai remarqué que les citadins qui s'exilent à la campagne sont souvent à la recherche d'un peu de quiétude et de silence. J'oserais dire qu'il en est de même pour ceux qui vont y passer leurs weekends. À l'opposé, j'ai également constaté que les campagnards (comment nomme-t-on les gens qui vivent à la campagne ? Mon dictionnaire des synonymes n'a rien de plus chic à m'offrir...) sont plutôt enclins à générer du son. Lieu commun ? Jugement trivial ? Il m'amuse aujourd'hui de considérer la chose.

Ceux qu'on nomme les villégiateurs (qui s'installent pour quelque temps hors de la ville, après un passage éprouvant dans une urbanité stressante) sont les premiers à se plaindre du bruit des moteurs qui étouffent le chant des oiseaux. Il n'est pas rare, en effet, d'entendre dans nos bois un concert de scie à chaîne, accompagné durant l'automne par le doux son des souffleuses à feuilles mortes. Chaque saison provoque son lot de décibels : du quatre-roues à la motoneige, de la tondeuse au tracteur, tout ce qui a un moteur semble procurer du plaisir à ceux qui vivent à temps plein dans la nature. Est-ce parce qu'à la longue, le silence devient oppressant ? Ou bien est-ce là une façon de s'approprier un peu de modernité propre aux gens de la ville ?

Toujours est-il que le débat entre le bruit et le silence en campagne ne semble jamais vouloir cesser. J'ai pu l'entendre dans certaines querelles de voisins qui se rendirent, paraît-il, jusqu'au conseil municipal du patelin concerné.

Nos hommes des bois nous présentent, je trouve, un bel échantillon de ce contraste. D'un côté, une tonitruante façon d'approcher la nature ; de l'autre, une écoute plus proche de ce que le bois peut nous offrir. Je ne pense pas surprendre le lecteur en affirmant que ma position sur le sujet est sans équivoque : il n'y a rien pour moi de plus beau que le bruit du silence.