Stéphane Crête
LOLIPUNK
Publié le 12 nov 2010 par Stéphane Crête
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- Lolitas
Je ne peux pas dire que le discours sur lequel repose la mode lolita m'a renversé. Mais peut-on reprocher aux lolitas de ne pas avoir d'autres revendications que de prôner un retour à l'élégance ? N'est pas punk qui veut, encore que ce mouvement ait perdu de sa noblesse au profit d'un look que je considère parfois vidé de son essence. J'aime bien le regard que portent les Vulgaires Machins sur la situation dans la pièce Être un comme : « On s'en va nulle part si la substance se résume au symbole / On s'en va nulle part si l'action confirme pas le sens de nos paroles / Être un comme. »
Quel est le parallèle entre la culture punk et la culture lolita ? Les deux cherchent à nous faire réagir, à cette différence près que la première repose sur un discours que le temps a effacé, pour n'en garder parfois que les symboles. Parfois, dis-je bien... Il y aura toujours de vrais punks, mais les plus punks que je connais sont souvent bien loin de porter le costume traditionnel. Alors que l'autre nous parle de poésie et d'élégance, sans prétendre à plus, avec une candeur presque désarmante.
Dans mes escapades urbaines, dans ma ville grise, je suis heureux de rencontrer sur mon chemin un personnage surréel qui vient ajouter un peu de poésie à mon quotidien linéaire, qu'il soit hirsute, en no future ou en robe japonaise. Ça me fait sourire, et parce que je suis curieux, je me demande quelle est l'histoire derrière cette personne, quel est son parcours, quels sont ses rêves. Et de quoi elle aura l'air à 50 ans. Moi qui ne suis ni punk ni lolita, je savoure la chance de pouvoir vivre entouré d'eux. En bleu marine, en rouge écossais ou en noir fatal.
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