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Stéphane Crête
Zen et Ganja
Publié le 25 nov 2010 par Stéphane Crête
- Catégories :
- Rastas
Il y a quelque chose de beau dans la pensée zen. Une beauté qui s'exprime par la poésie : haïkus, koans, contes et légendes, la littérature zen foisonne de textes parfois limpides, parfois sibyllins, et qui me plaisent beaucoup.
Un des textes que je préfère se nomme L'art d'apprivoiser le buffle. Il s'agit d'un conte zen qui détaille de façon imagée et poétique les étapes du chemin vers l'éveil. Le processus de domestication du buffle symbolisant ici la quête de Soi, dans le but (ou le non-but ?) d'atteindre ce que l'on nomme « Satori ».
Présenté sous forme de tableaux, l'histoire décrit la quête de celui qui cherche le buffle, le traque, l'apprivoise et finalement, s'apprivoise lui-même... (Je demande humblement pardon de décrire si sommairement un texte qui demande en réalité des années avant d'être maîtrisé... mais nous sommes sur le web !)
J'ai longtemps cru que le but ultime du zen était de connaître le Satori et qu'ayant goûté à cet état d'éveil tant recherché, il ne restait plus qu'à savourer l'instant, seul, loin de l'agitation stérile du monde, reclus sagement sur sa montagne. Pourtant, les illustrations de ce conte nous montrent que l'homme qui a apprivoisé le buffle revient un jour dans le monde (sur la place du marché, précise-t-on) pour continuer à vivre parmi les autres. Voilà selon moi un défi encore plus grand : rester éveillé, mais continuer à être dans le monde.
Pour les rastafaris, ce monde, cette place du marché, c'est Babylone. Cette Babylone qui représente pour eux la « société occidentale mercantile, décadente, déshumanisée et pervertie » (source : Wikipedia). Comment fonctionner dans Babylone au quotidien ? Puisque ni Zion, ni le Satori ne semblent être à portée de main, comment pouvons-nous, jour après jour, vivre dans Babylone (retourner sur la place du marché) tout en étant en paix avec ce qui est là, maintenant ? Je pose la question.
Un commentaire sur Zen et Ganja
Jackie Bui | 25 novembre 2010
Justement, de là le défi. Comment faire pour rester centré tout en étant entouré « d’énergies étourdissantes/ spinning energy » dans ce monde de Babylone.
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